Une envie de renouveau souffle sur le continent africain


Un livre vous a-t-il déjà transporté au point où vous vous demandez pourquoi vous ne l’aviez pas lu depuis ?

Devant Dieu et devant les hommes, d’ Alex Murime m’a subjuguée par son reflet des problèmes minant la société africaine. En effet, les principaux thèmes abordés, dont l’avenir peu glorieux des femmes en Afrique et l’infidélité qui y sévit, ont été bien développés. Toutefois, un autre sujet qui aurait pu être approfondi a été survolé.

Prostituées, cuisses légères, inconscientes, le sont-elles vraiment ?

Les mères d’enfants de pères différents demeurent parmi les femmes les plus impopulaires en Afrique. Imaginez les appellations qu’on leur attribue généralement — prostituées, cuisses légères, inconscientes — que des termes péjoratifs. Romane n’y échappe donc pas, puisqu’elle a eu la malchance de tomber sur des hommes pas sérieux, et l’idiotie, de faire parti des mères-jeunes-filles. À travers les pages, nous évoluons avec le personnage, qui quitte une énième relation après la trahison poignante d’une de ses proches. Conséquemment, elle lutte non seulement pour s’en sortir, mais aussi pour croire encore en l’amour. Nous assistons à cette bagarre intérieure quand elle rencontre Stephen, lui, plus charismatique, plus jeune qu’elle, qui ne jure que par elle.

« Il pleut sur tous les toits », vraiment ? C’est la pluie qui te l’a dit ?

Romane, en proie à cette trahison qui la vrille les tympans, peine à accorder sa confiance à Stephen. Une infidélité de plus, une infidélité de trop. Elle refuse de succomber à l’insistance de ses proches, les coupables, eux, déplorent de ne plus faire partie de sa vie. L’auteur nous montre donc que son personnage principal est bien différent de ces femmes qui scandent à tue-tête : « il pleut sur tous les toits », pour justifier les transgressions de leur moitié. Ces dames qui s’accrochent plus à la bague qu’à vivre un mariage rempli d’amour et de plénitude. En luttant pour la convaincre et en la poussant dans ses retranchements, Steve finit par gagner du terrain. Le jeune architecte réussit à briser ses barrières et à lui prouver qu’il se démarque des autres. En effet, se trouve devant elle, un homme bon, doux, fort.

En conclusion, la monoparentalité et l’infidélité sont brillamment abordées dans cette œuvre. Cependant, aucune emphase n’a été mise sur l’écart d’âge opposant les deux protagonistes. Pour finir, si vous êtes friand de littérature africaine, ce livre vous conviendra parfaitement. De plus, par son caractère « tribal », il vous fera voyager dans d’autres cultures. Que pensez-vous des thèmes abordés par l’auteure ?